Les caractéristiques de la kora.

 

Se situant entre le "bolon" (harpe mandingue de 3 à 6 cordes, voir plus maintenant ) et le "simbi" (harpe des chasseurs mandingues de 6 à 7 cordes), la kora est un instrument diatonique à 21 cordes équivalant à 3 octaves. Certains korafolas préfèrent des koras à 22 cordes ou plus en particulier en Casamance ou il n'est pas rare de trouver des koras à 23 voir 25 cordes.

 

La kora est constituée d’une demi calebasse ("mirayo") d’environ 50 cm de diamètre servant de caisse de résonance et dont la partie convexe est recouverte d’une peau de vache ou de veau (ou "koulo"), fixée par des clous de tapissier. L'ouïe, permettant la compression du son, est une ouverture circulaire appelée "porte de la maison" (ou "kora bounda") qui se trouve à l’avant de la calebasse (le plus souvent à droite) entre la poignée et la transversale. Elle sert souvent à recevoir des présents en nature sans gêner ni interrompre le jeu de l’instrumentiste.

 

Un long manche en bois cylindrique ("falo") d’environ 1m20 à 1m50 de longueur et 4 à 5 cm de diamètre traverse de part en part la calebasse. Certains korafolas penchent pour des koras aux manches longs permettant d’avoir une plus grande longueur vibrante des cordes pour une meilleure résonance.

 

Sur le manche sont attachées 21 cordes en boyau (ou "djoulo") de 5 à 7 tailles différentes allant de 0,5mm à 3mm - 10 cordes d’un côté, 11 de l’autre. Elles sont fixées à l’aide de 21 lanières de peau tressées (ou "konsos") coulissant sur le manche. Ce système d'accordage bien qu’étant plus difficile, donne un son caractéristique à l'instrument.

 

A la base inférieure du manche est fixé un cordier, un anneau en fer forgé (ou "djoutoné") servant à fixer les cordes qui sont le plus souvent en fils de pêche.

  

Le chevalet (ou "bato") est fait d’une plaque de bois de 15  cm de hauteur avec des encoches espacées d'environ 1 cm  qui divisent les cordes en deux rangées : L’une de 10 (pour la main droite) et l’autre de 11 cordes (pour la main gauche), La plus grosse corde à gauche est un F1 suivie ensuite du C2, D2 et E2 vient ensuite une alternance des cordes à gauche et à droite du F2 au F4 et enfin les cordes de G4 et A4 à droite.

 

Le chevalet repose sur un coussinet (ou "koularayo") en bois recouvert d'un tissus de couleur rouge placé sur la peau. La signification de cette couleur rouge n'est pas très bien définie mais peut être est-ce à mettre en relation avec le mot malinké djéli qui signifie « sang ».

 

Deux tiges en bois coniques  d’environ 30 à 18 mm de diamètre, traversant la calebasse, servent de poignées (ou "boulkalamo"). Une transversale (ou "barambando") cylindrique d'environ 20 mm de diamètre, perpendiculaire au manche traverse la calebasse, son rôle est de supporter la pression des cordes (environ 200 kg) . Sur le chevalet est quelquefois fixé, selon les régions, une sonnaille métallique bordé d’anneaux pour les effets sonores.

 

Les techniques de jeu.

 

La pratique de la kora, comme la plupart des instruments de l’aire mandingue, nécessite des gestes et des techniques de jeu spécifiques, non écrits mais codés socialement et transmis de génération en génération. Chaque korafola pouvant y apporter sa touche personnelle tout en respectant cette codification. Elle ne se joue pas avec des gammes mais avec des modes (Sawta (Do majeur), Sila Ba (Fa majeur) ou Tomora (Mib majeur)).

 

Le korafola est souvent assis sur une natte à même le sol, les jambes croisées, devant les dignitaires ou entouré de son public. Il peut être aussi assis sur un siège ou accroupi.

  

Faisant face à son instrumentiste, la kora peut être jouée reposant sur le sol, les cuisses ou sur un stand et tenue par ses poignées (ou "boulkalamo") avec les majeurs, annulaires et les auriculaires, les pouces et les index servant aux pincements des cordes. Le rythme d’accompagnement est donné par le jeu des pouces tandis que les solos et les mélodies sont donnés par le jeu des index. Il peut y avoir, selon les octaves, harmonie au niveau des pouces et index opposés (droite, gauche). Et les techniques de jeu varient souvent d’un instrumentiste à l’autre. La kora peut être jouée en solo ou en duo avec un autre instrument, souvent avec le balafon, ou être intégrée dans une formation orchestrale (trio, quartet...ou autre).